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J’étais venue pour en chier, et j’en ai chié ! Dimanche, j’ai participé au Triathlon S du Dauphiné. Ma première course de la saison 2024… et surtout ma première course depuis ma déchirure au mollet fin janvier. Je prépare actuellement l’Half Ironman des Sables d’Olonne. Et ce triathlon avait un double objectif : m’assurer de la bonne guérison de ma blessure et vérifier ma condition physique après ces trois mois de prépa, axés sur la rééducation.
Disclaimer : le mollet a tenu le choc, j’ai passé un super moment… mais je ne suis absolument pas satisfaite de ce que j’ai fait.
Pour celles et ceux qui préfèrent la vidéo à la lecture, retrouve mon Compte-Rendu du Triathlon S du Dauphiné sur Youtube :
Triathlon S du Dauphiné
Un changement de dossard de dernière minute
De base, j’avais choisi de participer au Triathlon S de Narbonne. Principalement pour m’entraîner à nager en mer puis à pédaler et courir avec du vent. Histoire d’avoir des quotidiens similaires, voire plus compliquées pour les Sables.
Sauf qu’au dernier moment, j’ai décide de ne pas prendre mon dossard pour Narbonne et de plutôt m’aligner sur le Triathlon S du Dauphiné. Je dois avouer que plus la date approchait, moins j’étais motivée à faire celui de Narbonne. D’une part à cause de la météo plus qu’incertaine et d’une mer particulièrement houleuse (trop houleuse pour moi). Et d’autre part à cause de mon mollet, ultra contracté et inconfortable pendant mes sorties running.
Alors quand j’ai vu les horaires annoncées par l’organisation sur le passage de la voiture balais prévoyant un total de course à 1h45 (25 minutes pour la natation, 50 minutes pour le vélo et 30 minutes pour la course), j’ai renoncé. Je ne savais s’il s’agissait de barrières horaires fixes ou de simples estimations sur les derniers participants. Mais j’ai préféré ne pas tenter le diable.
1h45… c’est le chrono que je visais pour ce premier S de la saison avant de me blesser. Et je sais pertinemment qu’à l’heure actuelle, je ne suis pas capable de faire un triathlon S en 1h45. Et je dois avouer qu’être DNF à cause des barrières horaires, c’est un petit peu lassant.
C’est pourquoi j’ai préféré basculer sur le Triathlon S du Dauphiné, une semaine plus tard, où je n’avais aucun doute sur la barrière horaire. J’ai ainsi échangé une nage en mer et du vent contre un vélo beaucoup plus relevé.
La natation
La natation avait lieu dans le Lac de Champos, avec une eau annoncée à 15°. La combinaison Néoprène est donc obligatoire. Ce sera donc la première sortie en eau libre avec la Néoprène de l’année. J’aurais aimé aller nager une ou deux fois avec avant de prendre le départ du triathlon, mais je dois avouer que les températures et la météo m’ont totalement découragée (oui, je suis un peu princesse sur les bords…).
Même si j’ai beaucoup nagé en mer pendant mes vacances en Martinique (puis en piscine à mon retour), je n’ai pas nagé une seule fois en eau froide. Ni même avec ma Néoprène. Cela va donc être un petit crash test.
À 14h15, on nous rassemble sur la plage pour le briefing de course. La partie natation consiste en une seule boucle dans le lac avec trois bouées à passer. Les deux premières épaules à gauche, la troisième épaule à droite avant de retourner sur le rivage.
Bien que le départ soit donné en même temps pour tout le monde (nous sommes à peine 350 participantes), les hommes et les femmes sont séparées par une ligne d’eau. Je me place à l’arrière des femmes pour les laisser partir et éviter l’effet machine à laver. Je dois avouer que je sens le stress monter.
14h30 le départ est lancé. Comme prévu, il y a un sacré effet machine à laver sur la première ligne de sportifs. Je rentre à mon rythme, en essayant de ne pas tenir compte de la froideur de l’eau, plus que saisissante.
Les 400 premiers mètres jusqu’à la première bouée sont une horreur. L’eau froide me « brûle » le visage et surtout m’empêche de respirer correctement. J’ai l’impression d’avoir un poids sur les poumons et de toujours manquer d’air. Je sens la panique monter. Pour me calmer, je commence à compter mes coups de bras. Je compte jusqu’à 100 et je recommence. Cela me permet de me concentrer sur autre chose que sur le froid. Cela calme mon cardio et j’arrive enfin à poser ma respiration.
Je passe la première bouée, et je commence enfin à me sentir relativement à l’aise dans l’eau. La deuxième bouée arrive rapidement et il est temps de faire demi-tour. J’accélère petit à petit (ou alors c’est l’homme qui nageait à côté de moi qui ralentit car je le double)…
Je vois la dernière bouée, la dernière ligne droite. Je sors de l’eau en 23:55. Moi qui comptait faire moins de 20 minutes, ça commence bien…
Le vélo
Hop hop hop ! Je me dépêche d’enlever le bonnet, les lunettes et ma combinaison. Ou du moins j’essaie. Parce que je suis prise de vertige à la sortie de l’eau. Je suis obligée de m’asseoir pour me préparer pour la partie vélo (et au passage faire redescendre mon cardio qui était à 170 bpm à la sortie de l’eau). 4 min 18 pour faire ma T1.
Je monte sur le vélo en étant encore un peu vaseuse de la nage. Je ne suis pas encore sortie du parc entourant le Lac de Champos que je constate que j’ai un problème avec mes vitesses : la chaîne saute régulièrement, j’ai l’impression de pédaler dans le vide. Bon ba meuf, tu n’as pas le choix, il va falloir assurer malgré tout.
La première ligne droite jusqu’à Charmes-sur-l’Herbasse est assez plate. Parfaite pour se mettre en jambe avant d’attaquer la première bosse. Enfin en théorie. Parce que j’ai beau appuyer sur les pédales, impossible de dépasser les 20 km/h. Impossible d’emmener le vélo sur mes allures habituelles. Les vitesses ont du mal à passer, et surtout ma chaîne saute des maillons à chaque tour de pédales.
Le speaker nous a annoncé 6-7 km de montée à partir de Charmes-sur-l’Herbasse. Effectivement à peine arrivée dans le village, on attaque la première bosse. Je me rends compte qu’en plus d’avoir la chaîne qui saute, j’ai deux vitesses essentielles qui ne passent pas. Les deux dernières sur ma cassette, celles qui auraient rendu « facile » la montée. Là, c’est bon, c’est sûr, je vais galérer.
Je n’ai pas le choix, il faut faire avec. Je termine les 5 premiers kilomètres en 15:55. Ça va, je m’attendais à pire en termes d’allures. Sauf que la première montée est loin d’être finie. Au contraire, il me reste 4 kilomètres. Et ça tape dur dans les cuisses. Mais je me comprends au maximum sur ma respiration.
Les quelques personnes qui sont sorties après moi de l’eau ont eu le temps de me doubler sur ces 5 premiers kilomètres. Je suis donc dernière de ma course, mais je m’en moque. L’objectif étant d’être capable de finir en bonnes conditions.
Je sais que je ne me tromperais pas sur le parcours, j’ai la voiture balais juste derrière moi. Il y a des bénévoles à chaque intersection et la route est fléchée de manière très régulière. J’avance
difficilement, mais j’avance. Je fais au mieux sachant que j’ai deux vitesses manquantes, ce qui rend mon effort encore plus difficile. Sachant que de base, le dénivelé et moi, ne sommes absolument pas copains.
Je boucle le deuxième bloc de 5km en 24:51. Mon allure a pris un sacré coup dans l’aile. Je suis à plus de 40 minutes alors que j’ai à peine fait la moitié du parcours… J’ai en tête une barrière horaire à 2h15 pour boucler la totalité du triathlon, course à pied incluse. Je me dis que cela va être de plus en plus compliqué, mais qu’il est hors de question que je ne finisse pas ma course. Je suis venue pour en chier, je vais jusqu’au bout de mon effort !
Les 5 kilomètres suivants (de 10 à 15 si tu as bien suivi), sont principalement de la descente et du plat où j’arrive à envoyer. Et je rattrape un peu de temps en les faisant en « seulement » en un peu moins de 11 minutes. J’espère en avoir fini avec le D+ jusqu’au retour. Sauf que non ! Il me reste deux derniers coups de cul sur les 5 derniers kilomètres qui me font mal. Très mal. À tel point que je les ai finis à pied, en poussant le vélo… Meuf, c’est bien les Dombes, mais il va falloir que t’ailles un peu plus du côté des Monts d’Or et du Beaujolais pour faire du vrai D+…
J’arrive enfin en vue du parc à vélo. Petit cafouillage de ma part, j’enlève un pied d’une de mes chaussures (tout en la laissant clipsée à la pédale). Et je n’arrive pas à reposer le pied dessus pour éviter qu’elle ne frotte au sol sur les derniers mètres qui me séparent de l’entrée de la T2. Du coup, je finis par descendre de mon vélo, enlever la deuxième chaussure et courir les 200 derniers mètres au lieu de les faire sur mon vélo.
Je boucle donc mes 20,9 km de vélo et 350 m de D+ en 1:15:35… De nouveau, bien au-delà du chrono que je visais…
La course à pied
J’entre en courant dans la zone de transition. Etant déjà en chaussettes, cela va très vite pour changer de chaussures, prendre ma flasque d’eau et poser le casque. Avant de sortir du parc à vélo, je demande en panique aux bénévoles combien de temps il me reste pour boucler la course à pied, ayant toujours en tête cette barrière horaire de 2h15… Et là, on m’annonce que ces 2h15, c’est l’heure limite de l’arrivée du dernier vélo, que j’ai un peu plus d’une demie-heure et que tout va bien.
Je peux donc faire ma course à pied sereinement. Ce qui m’arrange, parce qu’en temps normal, je ne suis pas capable de courir 5km en moins de 30 minutes. Mais alors là après un vélo qui a tapé dur dans les cuisses, c’était tout bonnement inenvisageable.
Je prends le temps de marcher sur les deux cent premiers mètres, histoire de retrouver des sensations dans les jambes et d’apaiser mon cardio. Puis je commence à courir. J’ai des allures très lentes. Mais le vélo balais qui m’accompagne me rassure que je suis dans les temps et qu’il m’accompagnera jusqu’à la fin.
Je recommence mon manège de compter jusqu’à 100 afin de me concentrer et de dissocier un peu ma tête des jambes. Je mets un moment avant de me sentir un peu à l’aise et j’alterne marche et course. Le parcours de la course à pied consiste en deux tours autour du Lac de Champos. Un parcours principalement composé d’herbe et de terre souple, ainsi que d’une petite montée.
Je rigole pas mal avec le vélo balais à qui je raconte mes galères sur le vélo. Oui, je sais en triathlon, tu es censée faire ton épreuve seule. Mais quand tu es dernière, les arbitres sont très souples sur ce point du règlement et n’ont qu’une envie, c’est de t’aider à finir ton épreuve.
Je croise pas quelques triathlètes qui sont sur leur deuxième tour et qui m’encouragent. Les bénévoles sont aussi là pour mettre l’ambiance. J’avance doucement, mais j’avance. Je dois reconnaître que je n’ai plus de jus dans les jambes et que j’ai l’impression d’être au ralenti. Je fais de mon mieux pour courir un maximum à l’exception des 400 mètres montants au-dessus du toboggan.
La terre est vraiment humide, voire même boueuse. Je finis le premier tour en 24:07. De nouveau, bien loin des allures que je visais. Mais cela fait un moment que j’ai fait le deuil de mes objectifs sur ce triathlon.
J’attaque le second tour en étant plus à l’aise. Et toujours sous les encouragements des bénévoles et des triathlètes attendant les podium. Mon objectif va être de finir avant l’heure du podium. Je suis contente d’être là, même si je n’arrive pas à faire ce que j’avais espéré, il fait beau, il fait bon, les gens sont sympas… et surtout je n’ai pas mal aux mollets.
Certes, j’ai les jambes lourdes. Mais ce sont mes sensations habituelles pour un triathlon. Rien qui ne ressemble à la gêne ou aux douleurs liées à ma blessure. Je continue de compter jusqu’à 100. Et vraiment quand j’ai un petit moment de moins bien, je parle avec le vélo balais. Dans l’ensemble, je m’efforce un maximum de faire mon effort en solo sur ce deuxième tour.
Ayant déjà fait le tour une fois, je sais exactement ce qui m’attend. Je découpe ainsi mentalement ce qu’il me reste à parcourir : la montée au dessus du toboggan, l’aller-retour jusqu’au parking avec passage dans la boue puis la dernière ligne droite jusqu’à la ligne d’arrivée.
Au fur et à mesure que je passe ces portions, j’accélère. Puis dès l’instant où je retrouve le bitume de la dernière ligne droite, je finis en sprint.
Une course à pied en 49:04 pour un total de 02:35:04 sur l’ensemble de l’épreuve. Autant dire que ce fut le triathlon le plus dur auquel j’ai participé (plus dur que le triathlon M d’Aix-les-Bains), mais aussi celui où j’ai été la moins performante…
Ce que je retiens de cette course
Les points positifs
Malgré les difficultés rencontrées durant mon effort, j’ai adoré ce triathlon. Le parcours vélo, bien que difficile, était magnifique. L’ambiance était géniale aussi bien du côté des bénévoles que des spectateurs. Une mention spéciale à la personne qui m’a suivi en voiture sur la partie vélo et celle qui m’a accompagnée sur la partie course à pied. De la bienveillance, de la patience et beaucoup d’humour !
J’étais venue pour en chier, j’en ai chié… mais avec le sourire dans un super cadre. La météo était également de la partie. Juste ce qu’il fallait de la soleil pour ne pas avoir froid sur le vélo, malgré une trifonction mouillée… mais pas trop pour ne pas cuire sur la course à pied.
Dans l’ensemble, les conditions étaient réunies pour passer un super moment sportif. Même si je n’aurais pas dit non à quelques degrés supplémentaires dans l’eau. Parce que vraiment, 15° ça pique fort ! Même avec la combinaison Néoprène.
Mais surtout, le GROS point positif, c’est ce mollet qui m’a laissé tranquille. Ces dernières semaines, j’avais beaucoup de mal à courir à cause de crampes et de tiraillements. Et j’avais peur que ce soit le signe qu’il était sur le point de lâcher à nouveau. Je dois le masser et l’étirer (doucement !) de manière quotidienne. Mais cela va de mieux en mieux et j’ai de moins en moins d’inconfort pendant la course à pied.
Pourquoi je ne suis pas satisfaite de moi
Certes, j’ai (enfin) pu finir ma course. D’autant plus qu’il s’agit de mon premier dossard depuis ma blessure. Cependant, je ne suis pas satisfaite de ce que j’ai fait sur ce triathlon. Ce n’est pas du tout les allures ni les chronos que j’espérais. Habituellement, je ne cours pas après les chronos. Sauf que ce triathlon avait deux objectifs : vérifier où j’en étais au niveau de la cicatrisation de ma déchirure au mollet… et voir si je suis dans les clous concernant ma prépa pour l’Half Ironman des Sables d’Olonne.
Et je ne suis pas dans les clous pour les Sables.
Le triathlon est un sport qui se pratique avec les jambes (et les bras pour la natation)… mais aussi avec la tête. Il y a tout un tas de règles à intégrer. La première étant la responsabilité du triathlète vis-à-vis de son matériel. En course, toute assistance est interdite. Ainsi, si tu as un problème mécanique, tu te dois d’être capable de t’en occuper toi-même dès l’instant où le départ est lancé.
Avant de poser mon vélo dans le parc à vélo, j’ai seulement vérifié la pression de mes pneus et l’état de mes freins. Je n’ai absolument pas regardé du côté du dérailleur et des vitesses. Dès le premier kilomètre, j’ai compris que la partie vélo allait être compliquée, et que j’allais galéré avec le D+…
Je n’ai pas un niveau suffisamment bon à vélo pour me permettre de partir avec un handicap. Deux vitesses essentielles qui ne passent pas dans les montées, c’est des cuisses qui ne peuvent encaisser les bosses.
Il me reste deux mois de prépa pour les Sables, et j’ai la hantise de ne pas réussir à bien me préparer pour cette épreuve. Le temps passe ultra rapidement. J’ai une deuxième (et dernière) cartouche à jouer d’ici un mois sur un triathlon M. Je ferais en sorte de ne pas commettre les mêmes erreurs de façon à pouvoir vraiment évaluer si les progrès sont bien présents… et suffisants pour les Sables.
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Prête pour le prochain triathlon de la saison !
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Merci pour ce CR ! J’ai adoré te lire, découvrir ton ressenti tout au long de l’épreuve !
Bravo pour cette course, d’avoir gardé le cap malgré les « épreuves » et embuches vécues, c’est inspirant 🙂
Merci