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Près de deux semaines après, il est temps de parler de ce magnifique semi-marathon d’Amsterdam ! C’est une course que j’attendais avec autant d’impatience que d’inquiétude. Impatience parce ce genre d’événement est toujours une belle occasion de s’amuser et de découvrir une ville autrement. D’autant que l’on m’avait vendu le semi-marathon d’Amsterdam comme une super course avec une super ambiance au travers de la ville. Inquiétude parce que l’année a été plus que compliquée du côté sportif. Je prends le départ avec 75% de DNF en 2023. Mon premier objectif est avant tout d’être capable de finir cette course et de franchir la ligne d’arrivée. Le second est de prendre un maximum de plaisir, et de retrouver un état d’esprit plus serein vis à vis de la course à pied.
De base, je devais partir sur le marathon mais après mon année chaotique et mon entorse fin août, je ne me sentais pas capable de finir la prépa. Et encore moins de faire la distance. J’ai préféré basculer sur le semi, qui est une distance que je maîtrise mieux (en théorie). Une distance qui me semblait moins challengeante à la fois physiquement et mentalement. Mais qui malgré tout reste un sacré défi à mes yeux !
J’ai eu la chance de courir cette course grâce à Finishers qui m’a offert mon dossard.
Tout runner a un jour rêvé d’un site qui recenserait toutes les courses existantes. Finishers l’a fait ! Finishers fonctionne comme un moteur de recherche pour que tu puisses trouver TA course idéale en fonction du lieu, de la date et de la distance.
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Retour sur le Semi-Marathon d’Amsterdam 2023
Avant la course
Arrivée le jeudi matin, j’ai passé les trois jours précédant la course à vadrouiller dans Amsterdam. Avec une moyenne de 20 000 pas par jour, autant dire que je n’ai pas les jambes les pus fraîches qui soient. La veille, je fais une séance de visualisation avec ma mère pour calmer mes angoisses. Parce que clairement quand elles me submergent, elles me paralysent totalement et me coupent mes moyens. Déjà que je n’en ai pas des masses…
Après un repas de pâtes pris en famille, je rentre au bateau qui me sert de logement pour une soirée tranquille à base d’étirements, de massages à la fisiocream et de jambes en l’air. L’idée est d’arriver à avoir les jambes les plus fraîches possible malgré la marche des jours précédents.
Ma grosse interrogation d’avant course concerne ma tenue. Non pas pour faire un défilé de mode, mais parce que la météo est assez aléatoire. Le soleil comme la pluie et le froid sont annoncés par intermittence tout au long de l’après-midi. Interrogations renforcées quand je constate les averses de grêle que subissent les marathoniens dans la matinée. Dans le doute, je pars avec toutes mes options vestimentaires dans mon sac et je me dis que j’aviserais une fois devant la consigne.
La seule certitude que j’ai, c’est que ce sont les Kayano 30 d’Asics qui vont m’accompagner sur ces 21,1 km.
Mon équipement :
Les 5 premiers kilomètres : un échauffement parfait
À 12h50, je rentre dans mon SAS pour un départ à 13h10. Le soleil est avec nous, après avoir pris deux averses bien froides. J’ai décidé de partir avec un tee-shirt manches longues un peu épais Compressport et ma veste sans manches d’Asics pour me protéger du vent et de la pluie sans me tenir trop chaud non plus.
13h10, le départ est donné. Je m’élance avec tous les autres coureurs de mon SAS de départ à l’assaut des ces 21,1 km au travers de la ville d’Amsterdam, avec un seul objectif en tête : celui de pouvoir courir sur la piste d’athlétisme du stade olympique, synonyme de finish line. Pour ne gêner personne, je me place le plus à droite possible sur le parcours. Et surtout, j’essaie de ne pas me laisser emporter par le rythme ambiant. Le plus dur est d’arriver à me caler sur un rythme qui me conviennent. Ni trop vite pour ne pas cramer toutes mes forces avant l’heure ni trop lent pour m’assurer de finir en moins de 3h.
Le premier kilomètre se passe bien. Je suis un chouille plus rapide que ce que j’avais prévu. Mes jambe sont assez bizarrement anesthésiées. Je suis à 7’43/km. J’essaie de ralentir un peu pour rester autour des 8’/km, qui est une allure plutôt easy pour moi. Mais qui ne me mets pas dans le rouge du côté de la barrière horaire. Je me suis fixée pour objectif de toujours rester en dessous des 8’30/km. Je cours le deuxième kilomètre en 7’39 et le troisième en 7’49/km.
Mais les jambes vont bien, le cardio va bien, la tête va bien. Je me sens bien. J’essaie malgré tout de contrôler mon allure. J’ai peur de le payer en fin de course si je grille mes cartouches trop vite. Je me laisse porter par l’ambiance. Il y a foule au bord de la route. Les Amstellodamois ont répondu présent au rendez-vous, comme cela semble être de coutume.
Le 4ème kilomètre passe tout aussi rapidement en 7’43. Je commence à relever la tête pour guetter le pont d’Utrechtsebrug où je sais que mes parents sont positionnés. Effectivement, je les croise sur ce fameux pont. Je leur envoi plein de bisous, parce que je suis ultra heureuse de les voir. Je les recroise ensuite sous ce fameux pont. Et on se donne rdv au point suivant, où je compte leur donner l’un de mes bidons vides pour en récupérer un plein.
Je boucle les 5 premiers kilomètres en 39:02. Les jambes vont bien. La tête va bien. Tout va bien.
Du km 5 au km 10 : on maîtrise l’allure
L’ambiance est toujours aussi folle qu’au départ. Il y a toujours autant de monde sur le bord de la route. C’est impressionnant de voir à quel point les Amstellodamois sont mobilisés pour cette course ! Les kilomètres suivants défilent assez rapidement. J’avale ma première purée Holyfat pour maintenir mon niveau d’énergie. Je calcule rapidement dans ma tête que si je reste sur ce rythme, je devrais être capable de boucler mon semi en 2h40-2h45. Je me force malgré tout à ralentir l’allure. Car je suis loin d’avoir fini ma course. Il me reste encore 16 bornes.
J’essaie de rester la plus régulière possible, de me concentrer sur mon souffle pour ne pas me laisser emporter par l’euphorie ambiante. Parce que vraiment, je le répète, l’ambiance est géniale. La seule course à laquelle j’ai participé et qui peut rivaliser côté ambiance, c’est le Marathon de Paris en 2017. Et encore, autant les quais et les rues dans Paris étaient blindées de monde, autant Vincennes et Boulogne étaient sacrément vides. Ici, que ce soit un quartier résidentiel, le centre-ville ou encore les quartiers d’affaires, il y a du monde partout !
Les jambes vont bien, la tête va bien. Tout va bien. C’est un mantra que je me répète kilomètre après kilomètre. C’est une phrase dite par ma mère pendant la séance de visualisation. Je me concentre dessus pour ne pas me laisser distraire parce qui m’entoure.
Je boucle ce deuxième bloc de 5 km en un peu plus de 40 minutes. Soit les 10 premiers kilomètres en 01:19:41. C’est la première fois depuis très longtemps que j’arrive à passer en dessous des 1h20 sur 10km. Je suis à la fois très surprise de voir que j’arrive à maintenir cette allure sur « aussi longtemps », très heureuse de me sentir aussi sereine et confiante… mais un peu inquiète à l’idée d’avoir éventuellement grillé trop d’énergie sur cette première partie de course. J’espère ne pas le payer sur la fin. Cependant, j’ai réussi à faire ce deuxième bloc à l’allure travaillée à l’entraînement. On va faire au mieux pour rester sur cette allure au moins jusqu’au 18ème kilomètre.
Du km 10 au km 15 : le début des difficultés
Le 10 ème kilomètre est passé. Nous sommes entre un grand parc boisé et une zone résidentielle. Les Amstellodamois sont toujours là pour mettre une ambiance de folie. Je commence à faire attention à ce qui m’entoure car le deuxième point de rencontre avec mes parents approche à grand pas (afin aussi grands que le permet mon petit 1m53). Je dois avouer qu’à ce moment là je décroche un peu de ma course, tellement je suis concentrée sur le fait de chercher mes parents.
Il y a du monde, beaucoup de monde. Mais pas mes parents. Je les attendais à un virage bien précis. Or, ils n’y sont pas. J’envoie un petit message à ma mère pour lui dire que j’ai passé le 11ème kilomètre sans les voir. Elle me rappelle en panique, me disant qu’ils viennent juste d’arriver au 10ème kilomètre. Bon ce n’est pas grave, j’ai encore suffisamment de boisson d’effort pour tenir jusqu’au 15 ème kilomètre, notre troisième point de rendez-vous.
Les jambes vont bien, la tête va bien. Tout va bien. Enfin tout va bien jusqu’à ce que je me prenne une averse glacée sur la tête au douzième kilomètre. D’un coup, j’ai l’impression que le moteur s’est refroidi. Les jambes ont de suite plus de mal à courir. Les premières « douleurs » musculaires apparaissent. Celles qui te disent que t’as déjà couru 12 kilomètres. Je commets l’erreur de marcher une première fois. J’ai du mal à repartir. C’est la deuxième averse glacée qui va me faire repartir. Car je me dis que si je reste à marcher sous la pluie, je vais définitivement prendre froid et que je n’arriverais pas à courir jusqu’à la la ligne d’arrivée.
L’allure est beaucoup plus lente. J’alterne marche et course car cela tire dans les fesses et les ischios. Mais je serre les dents. Cependant, je vois que je fatigue. Que je suis moins en forme qu’au début. Là où je courrais sur les petits faux plats des ponts et des tunnels, maintenant je marche. La troisième averse glacée n’arrange pas la situation.
Cependant, je ne cesse de me répéter « les jambes vont bien, la tête va bien, tout va bien ». Paradoxalement, même si je ne me sens plus aussi fraîche qu’au début de ma course, je sais que je vais la finir. J’essaie de marcher le moins possible car je ne veux pas risquer de faire plus de trois heures. Je passe le 14ème kilomètre autour des 1h55. J’ai de la marge. Mais pas trop non plus. J’espère que cela va passer.
Un petit message à ma mère pour la prévenir que j’arrive bientôt sur le 3ème point de rencontre. Et on se concentre sur l’allure. Sur le souffle.
Je passe le 15 ème kilomètre. 02:05:33. Mon allure a pris un sacré coup sur ce troisième bloc de 5 km. Il va falloir que je fasse vraiment attention pour la fin de course à ne pas ralentir plus que cela…
Du km 15 jusqu’à l’arrivée : à la fois une lutte et une délivrance
Je suis gelée à cause de la pluie. J’essaie de m’arrêter le moins possible. Nous sommes arrivés sur les quais qui bordent le centre-ville. Je reconnais les rues pour les avoir arpenter les jours précédents. Mes parents sont exactement là où ma mère m’avait dit qu’ils seraient. Juste après le petit tunnel. On fait l’échange de bidons. Ils me demandent comment ça va. Je leur réponds que « c’est maintenant que la course commence ».
Le sourire des premiers kilomètres a laissé place à la concentration. Mon allure de course a ralenti. Mes temps de marche augmentent. Je rage contre moi-même, parce que je sais que je suis en train de payer mon manque de motivation en septembre. Il me manque des entraînements pour finir cette course proprement. Alors je serre les dents. Je fais au mieux avec les capacités que j’ai, tout en me faisant la promesse de m’inscrire rapidement sur un autre semi et d’y aller avec une meilleure prépa (c’est le coach qui va adorer cette promesse !).
Clairement, l’ambiance est incroyable. La ville est incroyable. À chaque fois que je me mets à marcher, j’ai quelqu’un sur le bas-côté qui m’encourage. Et cela me rebooste. Petit à petit, j’avance. Les kilomètres défilent. Je ne pense qu’à cette finish line dans le stade olympique. Je veux la mériter. Je veux la vivre.
Le 18ème kilomètre arrive et avec lui, l’entrée dans le VondelPark. Il ne me reste plus qu’à le traverser, rejoindre le stade et c’est fini. J’aurais couru le Semi-Marathon d’Amsterdam. Un coup d’oeil à ma montre m’informe que ma marge de manoeuvre pour terminer en moins de 3h s’est fortement réduite. Cela va se jouer à une ou deux minutes. Meuf, va falloir tout donner. Maintenant, tu fais taire cette petite voix qui te dit que tu as mal et que tu es fatiguée et tu avances !
J’ai la certitude que je vais réussir à finir et à franchir cette finish line. Mais celle de passer en-dessous des 3h s’éloigne peu à peu. Je suis clairement à court d’énergie, et je n’arrive pas à me relancer pour courir d’une traite jusqu’à la fin d’arrivée. Coach, si tu lis ces lignes, j’accepterais toutes tes séances de fractionnés et de seuil sans râler ! C’est promis !
Les 3 h sonnent à ma montre alors que je n’ai pas encore entré dans le stade. Je rage contre moi-même, en me promettant de faire mieux la prochaine fois. Le stade est finalement en vue. L’ambiance qui jusque là était déjà bien présente, devient littéralement survoltée. Tous les coureurs accélèrent pour finir ces 200 derniers mètres et passer la ligne d’arrivée en vainqueur.
03:03:39… À la fois soulagée et frustrée, je pleure sitôt la ligne d’arrivée franchie.
Ce que je retiens de cette course
On ne va pas se mentir, cela m’a fait énormément de bien d’arriver à finir cette course. D’autant que je l’ai hyper bien vécue. Je n’ai pas eu de moments de doutes, ou de fractures de mental. J’ai été easy quasiment du début jusqu’à la fin. Je savais que j’étais capable de finir cette course. Et je l’ai fait. Mais – parce qu’il y a un mais – je reste frustrée de mon chrono. Pour la simple et bonne raison, que je ne respecte pas les 3 heures de la barrière horaire.
J’ai pu finir ma course, parce qu’à la suite des transferts de dossard, (d’où le prénom adrien sur mon dossard) j’ai été placée dans le deuxième sas de départ (et les bénévoles ne m’ont pas laissé me placer dans un SAS plus lent, correspondant mieux à mon allure). Je ne sais pas ce que l’organisation aurait fait face si j’avais été placée dans le dernier SAS de départ. Aurait-elle fait preuve de tolérance pour celles et ceux dans la dernière ligne droite avant l’entrée dans le stade ? Ou aurait-elle fermé l’accès au stade et donc à la finish line dès les 3 heures de courses passées ? Je ne le sais pas. Et clairement, j’aurais aimé ne pas avoir à me poser ces questions. J’ai comme un goût d’inachevé face à ces 3h03.
Ce qui m’a manqué clairement pour passer sous les trois heures sur ce semi-marathon : de l’entraînement tout simplement. Après mon DNF à l’ETC et mon entorse, j’ai eu énormément de mal à m’y remettre. Et j’ai décalé la reprise des entraînements alors que ma cheville avait récupéré, avec pour résultat un mois de septembre plus que light. Ce manque d’entraînement est la raison pour laquelle j’ai besoin d’alterner marche et course sur la deuxième partie de ma course. Ce qui forcément fait sacrément chuter mon allure moyenne.
Cependant, la combinaison de cette satisfaction d’avoir fini et de cette frustration de ne pas être passée sous la barre des 3h est la petite claque derrière la tête dont j’avais besoin. Je suis capable de courir, je suis capable de le faire. Mais pour le mériter, je dois me bouger les fesses, et arriver à être plus régulière à l’entraînement. Et surtout ne plus me poser de limites mentales face aux séances programmées par le coach, même si elles me font peur !
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Un très beau souvenir que ce semi-marathon d'Amsterdam !
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