La Course Eiffage du Viaduc de Millau… ou l’une des courses que je rêvais de courir si vous vous souvenez bien (et si ce n’est pas le cas, petite piqûre de rappel -> ici) et dont je pensais qu’il me faudrait attendre la prochaine édition en 2018… Et bien non, grâce à Clélia de My Training Diary qui m’a mis en relation avec une de ses connaissances qui cédait son dossard, j’ai pu prendre le départ de cette course si jeune mais déjà mythique ! Ainsi, le 22 mai dernier, j’étais prête (enfin presque) à vaincre le Viaduc de Millau !

 

Viaduc de Millau : J-2 (Parce que oui l’aventure a commencé le vendredi !)

Depuis le début de la semaine, la SNCF fait grève… Je ne vous raconte pas le stress pour mon train. Va-t-il être annulé ? Va-t-il avoir du retard ? En effet, tant sur une série noire (deux incidents de personne, les grèves, un poids lourd forçant la barrière d’un passage à niveau, ma bêtise me faisant me tromper de gare à Paris…), j’appréhende un peu cet aller-retour en train. Au final, pour rien puisque mon train sera à l’heure et aura à peine 10 minutes de retard en gare d’Agde (autant dire rien du tout pour la SNCF…). Ainsi, j’enchaîne ma journée de boulot (et bénis l’absence de ma patronne !) puis cours chercher ma valise à l’appartement avant d’aller à la gare. Tout s’enchaîne bien et je passe même une heure à flâner à la FNAC et à Sephora en gare de Lyon. Je décolle ainsi de Paris à 19h15 et arrive à Agde à presque 23h30. Autant vous dire qu’à peine arrivée chez mes parents, j’ai jeté ma valise dans le valise avant de filer me coucher…

Viaduc de Millau : J-1

Levée à 7h30 pétantes, avec ma mère, nous sommes d’une efficacité remarquable : en l’espace d’une heure et demie, nous prenons notre petit-déjeuner, nous nous préparons et nous faisons nos valises (enfin surtout moi…). A 9h, nous sommes fin prêtes ! Un petit détour par la station service, avant de passer prendre une amie de ma mère qui va aussi faire la course, et à 9h30, nous nous mettons en route pour Millau… Pendant qu’elles énumèrent leurs petits bobos, je les nargue avec ma forme olympique (enfin presque) et ma petite vingtaine… Une heure et demie de route plus tard et nous voilà arrivées à Millau, la ville natale de ma mère et de sa famille. Autant vous dire que l’attachement est très fort et qu’il y a une certaine émotion à prendre le départ de cette course… D’autant plus que nous avions suivi avec intérêt la construction du Viaduc de Millau, pont qui fait la fierté locale mais aussi nationale.

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Le repas expédié, nous nous rendons sur le village départ (enfin arrivée plutôt) au Parc de la Victoire qui est aussi le lieu de départ et d’arrivée des 100km de Millau. Nous flânons parmi les stands mais surtout nous récupérons le sésame, notre dossard ! J’en profite pour faire un stop achat manchons de compression à -50% de la marque Sigvaris (ceux qui font de la contention…). Achat so sexy mais so utile, surtout que les Sigvaris sont adaptés à ma morphologie (tibias courts mais mollets développés). Bref, on s’en tape mais je vous le dis quand même ! 😉

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Nous rentrons assez rapidement nous mettre au frais. En effet, il fait facilement 25° et mes jambes souffrent de la chaleur. Du coup, nous rentrons déposer nos affaires et nous partons à la recherche d’un coin tranquille pour mettre les jambes dans la rivière. Je dois vous avouer que cette heure passée les pieds dans l’eau était juste un régal !!

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C’est à notre retour que les ennuis commencent. En effet, mon téléphone, un Iphone 5s acheté d’occasion 6 semaines avant mais dans un état quasi-neuf selon Easy Cash, a décidé de ne pas se rallumer… Rien n’y fait ! Je dois vous avouer que cela m’a mis dans une de ses rognes… A tel point que j’étais prête à mordre quiconque me parlait… Désolée Maman ! J’avais ma musique dessus et courir plus de 5km sans musique n’est absolument pas envisageable ! De plus, je voulais prendre des photos et éventuellement filmé quelques morceaux de la course pour ensuite en faire une petite vidéo Youtube à vous partager… Autant dire que mes projets sont tombés à l’eau et c’est ça qui m’a particulièrement foutu en colère (et le fait d’avoir déboursé une certaine somme d’argent pour un téléphone dit « quasi-neuf »…). Bref, ma tante et ma mère me sauvent tour à tour la mise en me prêtant un MP3 et un appareil photo numérique à emporter avec moi… Bref, je me couche tôt en espérant arriver à passer outre ce problème technique pour ne pas me bousiller la course le lendemain…

Viaduc de Millau : Jour-J !!!!

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La météo a décidément bien changé par rapport à Samedi : ciel bas, gris et menaçant avec un peu trop de vent à mon goût (au goût de tout le monde en fait !)… J’essaie de motiver ma mère et ma tante qui commencent déjà se dire que s’il pleut, c’est même pas la peine qu’elles y aillent… Bref, tant bien que mal, nous finissons par arriver sur le mandarou, lieu de départ de la course… J’espérais y croiser plusieurs personnes comme Pauline, Clélia, Coco, Marine, mon parrain… Mais impossible tant il y avait du monde ! Tanpis, on essaie de passer le temps en chahutant, en fanfaronnant… Car au final, nous aurons attendu une heure dans notre SAS…

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9h, le départ des élites est lancé… 9h10, la deuxième vague part… Finalement, à 9h20, la troisième vague dont je fais partie s’élance. C’est parti pour 23,7km avec pour objectif de passer sous la barre des 3h et si la forme est là, me rapprocher le plus possible des 2h45… Nous sortons assez rapidement de Millau pour nous retrouver sur l’ancienne route menant à l’autoroute… Cela slalome entre les collines et la verdure… Au loin, nous apercevons notre cible, le Viaduc de Millau !

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Sur les premiers kilomètres, j’essaie de garder une vitesse correcte, de maîtriser mon souffle et surtout de ne pas me laisser emporter par l’euphorie des premiers kilomètres. Ce n’est pas le moment de se griller ! Sur les 3 premiers kilomètres, je suis avec ma mère et ma tante. Puis je les perds, mais ça, je ne m’en rends compte qu’au 5ème kilomètre, avant d’entamer l’ascension vers le viaduc. En effet, un coup d’oeil derrière mon épaule me suffit à voir qu’elles ne sont plus là… A partir de ce moment, je ferais la course seule. Cela va se jouer entre moi et moi…

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Km 5,26 (36:33), on entame la montée. C’est là que les choses se corsent ! Le chemin se rétrécit et de plus en plus de personnes se mettent à marcher, sans tenir compte de ceux qui continuent de courir (ou du moins essaient). Ainsi, j’ai du mal à garder mon rythme… Le pas se fait lourd, le souffle court. Je craque au bout d’un kilomètre. J’alternerais marche rapide et course lente jusqu’à l’aire d’autoroute.

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Km 8 (1:04:57)… L’aire d’autoroute enfin !!! Mais surtout ravitaillement !! Bien que donnant sur de superbes paysages, la montée aura été rude. Je sens que les mollets et les cuisses ont pas mal souffert… J’espère que ça ira pour la suite. J’en profite pour boire car je sais que mes bidons ne tiendront pas la durée de la course… Et j’hallucine devant le nombre de coureurs qui balancent tout parterre alors qu’il y avait des poubelles à foison ! Moment Coup de Gueule ! Bref, on repart pour attaquer la traversée du Viaduc de Millau… Et là, l’horreur… Un vent !!! A te laisser sur place ! C’est quasiment impossible de courir pour moi ! Je m’épuise plus qu’autre chose ! Je suis assez dégoûtée et déçue de devoir marcher, mais bon, je suis à peine à la moitié de la course… J’alterne donc marche et course en fonction des rafales de vent… Et tombe sur une magnifique déclaration d’amour… J’essaie d’oublier la douleur et de me concentrer sur l’instant présent. Je regarde le paysage, les coureurs… Et je me dis que ces 2,5 km sont vraiment interminables !!!

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Km 12 (1:40:05)… Enfin on se retourne. On attaque la descente avec le vent dans le dos. C’est un soulagement que de laisser les jambes aller… Je guette les coureurs de l’autre côté pour essayer de voir ma mère et ma tante, en espérant qu’elles n’aient pas abandonné (ma mère souffrant d’une élongation à la fesse et ma tante sortant de blessures et pas assez entraînée, j’avais peur que leur motivation ne vacille de trop). Finalement, ma tante me fait de grands signes en me montrant ma mère juste derrière. Je réalise qu’elles sont à 10-15 minutes derrière moi. Je les prends en photos et pars sereine affronter la descente…

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Km16 (2:02:58)… Après un petit coucou aux photographes, je quitte le Viaduc et me dirige une nouvelle fois vers l’aire d’autoroute, aussi synonyme de deuxième ravitaillement… Puis, je me dis que enfin c’est la descente ! Et ba non ! Juste avant il y a une derrière linge droite de 750 mètres à gravir qui fusille les jambes ! Et le plus traître, c’est que juste derrière, tu as les navettes pour te redescendre sur Millau en cas d’abandon. Quand je passe devant, j’en suis au 18ème kilomètre et la pluie commence à tomber. Et je me dis « Aïe, aïe, aïe, vont-elles avoir le courage continuer avec ce temps ? ». Pour moi, la question ne se pose pas. Je continue d’avancer malgré la pluie et le vent. Je commence à avoir froid, mais je serre les dents. Nous sommes encore sur les plateaux, à la merci du vent. Mais la vue est magnifique. J’ai un coup de mou, je sens que les jambes commencent à tétaniser. Je me mets à ralentir pour finalement m’arrêter et marcher, le temps d’avaler deux bouchées de ma ClifBar et de finir mes bidons d’eau… A ce moment-là, je bénis la pluie, car sans eau, je sais que la suite du parcours va être compliquée.

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La descente commence réellement, je suis enfin (à peu près) à l’abri du vent, la foulée s’allonge en même temps que le pas se fait plus lourd… Je crains un peu pour mes genoux, surtout que je sens que j’attaque par le talon, et non plus par le médio-pied… Mais je garde un bon rythme… Au fur et à mesure que l’on se rapproche de Millau, les supporters se font plus nombreux, et nous organisent des ravitaillements liquides. Ce qui tombe à pic !

Km 21 (2:40:16)… Je me rends compte que j’ai mis à peine trois minutes de plus sur le semi … et je me dis que j’ai pas trop mal géré au vue de la difficulté du parcours. Mais les jambes peinent. Je sens une contracture à la fesse droite qui descend jusque dans le psoas, qui se révélera assez compliquée à gérer car elle se réveille dès que je commence à courir lentement autour des 7-8km/h… Mais je n’ai plus la force de courir plus vite. Fatigue ou douleur… Je serre les dents et me dis que j’ai fais le plus gros, que le Parc de la Victoire n’est plus qu’à quelques foulées. Les supporters continuent de nous encourager, crient de plus en plus forts, les déjà-finishers remontent avec leur médaille autour du cou et nous enjoignent à ne pas lâcher…Bref, j’essaie de continuer à mettre un pied devant l’autre et à ne pas penser à la douleur et la fatigue, mais à la fierté que je vais ressentir une fois la course terminée.

Km 23 (2:56:07)… Je me dis que si je veux tenter le sub-3h, il va falloir que je mette le turbo sur les 700 derniers mètres. J’accélère donc. Je croise un visage connu parmi les pompiers-volontaires qui me fait un signe de la main pour m’encourager et je me rends compte que c’est le dernier virage. Je peux voir l’arche d’arrivée et j’accélère. Je vais au bout et termine finalement la course en 2:58:17 à ma montre, 2:59:38… J’ai les jambes tétanisées mais le coeur en fête ! Je l’ai fait, j’ai dompté le Viaduc de Millau!

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Je me dirige lentement vers la zone de ravitaillement. Je bois,je récupère ma médaille et mon sac plein de bonne bouffe qui sur le coup ne me donne pas envie du tout. Il faut croire que l’effort m’a coupé l’appétit. Pourtant, j’ai pris mon petit-déjeuner presque 7 heures avant… Je négocie l’obtention d’une seconde médaille, car je n’avais qu’une peur, c’est que ma mère ait finalement abandonné. Je voulais qu’elle ait sa médaille, car elle la mérite ! Mais cela ne servira pas, puisqu’accompagnée par sa soeur, elle terminera la course 10 minutes après moi… Maman, tu déchires !!! Je vous laisse donc sur cette magnifique photo des deux soeurs main dans la main à l’arrivée…

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Margaux

15 Responses

    1. J’avoue que même si j’en ai chié, j’ai juste adoré !! Maintenant, j’ai deux ans devant moi pour me préparer à affronter la montée et la faire totalement en courant !!! A dans deux ans !

  1. Elle fait rêver cette course et tu la racontes tellement bien. J’ai la larme à l’oeil en voyant la dernière photo de ton article. C’est tellement beau de courir en famille. Bravo Margaux pour cette course ! On se croisera peut-être demain sur le 10km L’équipe 😉

    1. Merci !!! C’est vrai que je suis plutôt fière de ma mère et de ma tante… Elles gèrent les frangines ! Je suis contente que mon article t’ait plu ! Faut que l’on se donne rdv demain ! Pas moyen qu’on se loupe ! Quel sas ?

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