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Dans la suite logique de mon précédent article sur comment surmonter ses peurs, aujourd’hui j’avais envie de revenir sur le fait de ne pas avoir peur d’aller courir – principalement seule – en tant que femme. Je me rends compte à quel point c’est un sujet récurrent auprès de ma communauté. Et surtout un sacré frein. Trop de femmes s’empêchent de faire des choses qui leur plaisaient par peur d’être agressées.
On ne va pas se mentir, je déteste l’idée que ce soit à la (potentielle) victime de faire attention et de mettre en place différentes stratégies pour assurer sa sécurité. Et je déteste encore plus celle qui dira que c’est de sa faute s’il lui arrive quelque chose parce qu’elle n’aura pas fait attention. Malheureusement le monde étant ce qu’il est, nous n’avons pas d’autres choix que de le faire.
Ainsi, je te propose de découvrir les différentes actions que je mets personnellement en place pour minimiser les risques de mauvaises rencontres et aller courir en toute sécurité.
10 conseils pour courir en sécurité
Choisir des itinéraires éclairés et fréquentés
Il n’y a rien de plus flippant que d’aller courir à la nuit tombée dans un lieu désert et non éclairé. Personnellement, il y a plusieurs parcours que j’adore faire pour mes entraînements, mais que j’évite les soirs d’hiver car je sais que ce n’est pas éclairé, trop éloigné des habitations et surtout absolument pas fréquenté par d’autres sportifs.
Été comme hiver, je m’assure de choisir des itinéraires où je suis sûre de croiser du monde, et où j’ai une bonne visibilité de mon environnement. Pour me sentir en sécurité, j’ai besoin de voir ce qu’il se passe autour de moi.
Voir et être vue
Si j’adore porter des tenues bien colorées, ce n’est pas juste pour le plaisir de porter de la couleur. C’est parce que cela me permet d’être plus facilement visible des autres usagers. Cela est d’autant plus important quand la visibilité est réduite, que ce soit à cause de la nuit ou des conditions météos. De nuit, je pars toujours avec a minima une pièce de mon équipement qui soit réfléchissant (veste, tee shirt en l’absence de veste…).
Être vue est très important, mais voir ce qu’il se passe autour de moi l’est tout autant. C’est pourquoi, à moins que mon parcours ne soit totalement couvert par l’éclairage public, je pars avec une lampe frontale ou pectorale. Tu auras plus de détails sur l’équipement que j’utilise pour courir la nuit dans l’article ci-dessous :
Ne pas courir seule la nuit
Ou plus exactement passée une certaine heure, je ne vais plus courir seule. En effet, en hiver, à 18h, il faut souvent nuit noire. Sauf qu’à 18h, il y a encore énormément de monde dans les rues. Les gens rentrent du travail. Courir entre 18h et 20h en hiver, malgré la nuit, ne me pose pas de problème dans la mesure où il y a encore énormément de trafic en ville. Les rues sont loin d’être désertes. En revanche, passées vingt heures, j’ai souvent l’impression d’être seule au monde (à moins de courir dans le centre ville de Lyon).
Ainsi, quand je dois aller courir à une heure tardive (ou au contraire précoce) de la journée, soit je me rabats sur des itinéraires fréquentés soit je demande à quelqu’un d’autre de m’accompagner.
Privilégier la conduction osseuse pour écouter de la musique
Je fais partie de celles qui adorent courir en musique. Sauf que pendant longtemps, j’utilisais un gros casque qui me coupait totalement du monde extérieur. Je n’entendais rien de ce qu’il se passait autour de moi. Après quelques frayeurs, j’ai eu l’occasion de tester des modèles d’écouteurs à condition osseuse. Et clairement je ne reviendrais en arrière pour rien au monde !
La conduction osseuse permet d’écouter sa musique avec une perte minimum de qualité de son, tout en étant capable d’entendre son environnement… comme une personne surgissant par derrière… à ce jour, j’ai pu tester deux modèles différents et qui m’ont apporté entière satisfaction.
➡️ Le CrossCall X-Vibes (le modèle que je porte sur la photo)
➡️ Le Shockz OpenRun
Si tu ne souhaites pas investir dans un modèle à conduction osseuse et continuer à utiliser tes écouteurs, je te recommande de n’en porter qu’un seul et de ne pas monter le volume de ta musique au maximum.
Garder son téléphone à portée de main
Clairement quand on me voit en vidéo en train de courir avec le téléphone à la main, ce n’est pas que pour jouer à mon instagrammeuse et créer du contenu pendant mes sorties. C’est surtout parce que j’ai pris l’habitude de courir en le gardant dans la main afin de pouvoir prévenir mes proches ou les secours en cas de besoin. Ou même de filmer un potentiel agresseur afin d’avoir des preuves. On ne va pas se mentir, mais filmer un agresseur le fait très régulièrement fuir.
Bref en cas de chutes, de mauvaises rencontres ou de coups de moins bien, le téléphone permet d’appeler des amis, de la famille ou les secours.
Éviter de partager sa localisation en direct ou ses habitudes d’entraînement
Les réseaux sociaux rendent la tâche facile aux stalkers et autres personnes peu recommandables. C’est pourquoi il est important de ne pas leur donner suffisamment d’informations pour qu’ils arrivent à te retrouver. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai fini par bloquer mon Strava. Je ne voulais plus que les gens sachent où j’avais l’habitude d’aller courir, ni même quand. Dans la même logique, je ne donne plus la localisation de mes entraînements sur Instagram, surtout quand le point de départ est à proximité de mon domicile, ou si c’est un parcours peu connu que je fais assez fréquemment.
Idem, mes stories sont partagées après mon retour de l’entraînement, jamais pendant. Toujours pour respecter cette logique de « je ne veux pas que des inconnus sachant où et quand je pars courir ».
Être attentive aux individus autour de soi
Normalement, la course à pied m’aide à me déconnecter de l’instant présent. Je rentre dans une espèce de bulle de bien être qui me fait oublier que je cours, j’ai l’esprit qui vagabonde un peu là où il veut. Sauf que parfois, je suis obligée de retourner sur la terre ferme et de rester concentrée sur ce qu’il se passe autour de moi. Notamment la nuit.
Chaque personne croisée est suspecte à mes yeux. Est ce qu’elle a une attitude étrange ? Est-ce qu’elle change subitement de direction pour me suivre ? Ou au contraire est ce qu’elle fait sa vie dans son coin ? Je suis attentive à son comportement et au besoin, je change de trottoir voire de direction.
Courir en groupe
Aujourd’hui, je cours principalement seule. Parce que j’ai pris l’habitude. Que j’ai mes propres entraînements et mes propres allures à respecter. Mais à mes débuts, j’aurais apprécié rejoindre un groupe pour me sentir plus en sécurité. Mes premiers runs à Toulouse étaient tout sauf sereins, d’autant plus que je n’étais pas équipée comme aujourd’hui en termes de visibilité. J’ai peur des mauvaises rencontres, des chiens sans laisse ou que les voitures ne me voient pas traverser la route.
Plus tard, j’ai rejoint les Adidas Runners à Paris et clairement mes runs ont pris une autre dimension, beaucoup plus collective et surtout beaucoup plus safe. J’ai pu découvrir Paris sous un autre jour, et j’ai adoré ! Sans compter que cela m’a permis de faire d’énormes progrès.
Apprendre des techniques d’autodéfense
En théorie, je sais que je suis capable de me défendre et de faire suffisamment mal à un agresseur pour l’étourdir et avoir le temps de prendre la fuite. Parce que l’idée derrière l’auto défense n’est pas de démolir l’autre et de l’envoyer à l’hôpital. Mais de se permettre de se dégager et de se mettre hors de portée. Oui, je sais, on ne dirait pas que derrière ce petit bout de femme de 1m53, se cache une boxeuse prête à viser les genoux ou plus haut 🙈
Si vraiment tu es inquiète à l’idée de faire des mauvaises rencontres pendant tes activités en solitaire, je te recommande de prendre quelques cours d’auto-défense. Cela te rassurera quant à ta capacité à te défendre. Même si, si cela peut te rassurer, la probabilité que tu dois faire face à une agression physique est nettement plus faible que la probabilité de croiser un gros relou qui va te siffler (ou te klaxonner…).
Faire confiance à son instinct
Quant une situation ne me plait pas, que je ne « sens » pas un parcours ou qu’une personne me paraît bizarre, je fais tout simplement confiance à mon instinct et je change mes plans. Cela ne sert à rien de se forcer à continuer alors que le mode « flipette » est activé. Au contraire, tu ne fais que renforcer la psychose autour du fait qu’en tant que femme seule, tu serais une cible facile.
Personnellement, je refuse de me laisser envahir par cette psychose. Car sinon je resterai planquée sous ma couette et je ne ferais rien de ma vie. L’une des premières choses que j’ai faites a été de couper la télévision et les infos… tout simplement parce que l’on ne te montre que le pire de l’humanité, à tel point que tu finis par penser que c’est une majorité. Sauf que ce n’est pas le cas. Cela fait presque 10 ans maintenant que j’ai commencé à courir. Alors oui, je n’ai pas échappé aux sifflements, Klaxons et remarques désagréables de la part de certains hommes (de toute âge et de toute origine… je vous vois venir 😉). Je n’ai pas échappée aux insultes parce que j’ai osé courir en brassière l’été en bord de mer… mais ce n’est pas allé plus loin. Comme quoi, beaucoup d’agresseurs n’osent pas aller plus loin que des mots. Parce que oui les situations évoquées juste avant sont des micro agressions du quotidien, et peuvent suffire à te pourrir un entraînement. Mais ce ne sont que des mots pour se sentir puissants. Alors ne laisse pas gagner en arrêtant de courir 😉
Tu as maintenant tous mes conseils pour te sentir en sécurité quand tu pars courir !
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Les peurs des runneuses est un vrai sujet aujourd’hui. Je me suis vue faire demi tour lors d’un entraiment trail (avec ma chienne seulement) car un homme avait un comportement étrange devant moi (comportement qui s’est confirmé car il a traversé la foret pour se retrouver à nouveau face à moi plus loin). Je cours depuis avec une bombe aux poivres !!!